Je suis surpris de le tournure acide que prend le mot "libéral" dans la bouche de mes concitoyens. Pourtant il vient d'un mot qui garde sa place dans leur coeur, juste à côté des deux autres en -té.
Et je continue à penser que ce mot d'ordre triptique est un des plus beau du monde; même s'il ne reflète pas une réalité.Ca n'a d'ailleurs jamais été son objectif: il fixe un idéal vers lequel tendre et que ni nous, ni personne n'atteindra avant longtemps.
Pour moi, le problème est que la France ne sait pas exprimer son malaise. Regardons l'Europe (car la France oublit souvent qu'elle n'est plus toute seule, toujours hégémonique et nombriliste, mais plus seule!):
la Pologne a inventé une nouvelle couleur politique: la gauche réactionnaire. Un gouvernement anti-libéral, controleur de marchés et totalement réactionaire sur toutes les questions sociales et culturelles. (les polonais ont des soldats en Irak mais aucune concession au libéralisme)
L'Allemagne a obligé gauche et droite à gouverner ensemble. Résultat: rien. Statu quo historique.
Les Pays-Bas ont dit non comme nous et ont élu un gouvernement libertaro-nationaliste
(même si je trouve que l'avertissement aux candidats à l'immigration qui sont obligés de visionner un DVD de 2 heures montrant des femmes torse nue sur la plage et deux hommes qui s'embrassent, et avertissant que venir en Hollande c'est s'engager à tolérer la tolérance est une idée SUBLIME que les français n'auraient jamais eu ni le talent, ni les couilles de mettre en oeuvre)
Donc l'Europe se cherche et ne trouve pas de solution à un problème réel: comment faire marcher ce nouveau libéralisme mondial tout en respectant des spécificités de lois sociales et des projets pour ses citoyens. Mais pour bien se poser les questions il faut retirer ses ornières et voir:
1) Nos systèmes de protections sociales ne survivront pas tels qu'ils ont vieilli.
2) Sans un NOUVEAU Contrat Social, le libéralisme l'emportera en Europe, comme ailleurs.
3) Un tel contrat ne pourra s'imposer QU'à l'échelle de l'Union.
4) et donc que cette bataille sera longue. Nous avons fait une ENORME erreur en rejetant l'embryon politique que la constitution apportait. Nous faisons une erreur encore plus lourde en retardant de voir les vtrais problèmes et d'agir.
Entre changer les choses et devenir les Etats-Unis, il y a un monde!!
Et puis honnêtement, Français! Même si vous vouliez devenir les Etats-Unis vous n'y arriveriez pas!!
Alors imaginez sans le vouloir...